Comment OpenAI veut remplacer les smartphones
Et aussi: Google accélère sa transformation – Apple fait marche arrière
OpenAI rachète la start-up du designer de l'iPhone pour remplacer les smartphones
Chez Apple, Jony Ive a acquis ses lettres de noblesse avec le design de l’iPhone. Il cherche désormais à concevoir le produit qui remplacera le smartphone de son ancien employeur. Pour y parvenir, il peut désormais compter sur la puissance financière d’OpenAI. Mercredi, le spécialiste de l’intelligence artificielle générative a officialisé le rachat d’io, la start-up créée par l’ancien de Cupertino. L’opération se chiffre à 6,5 milliards de dollars – en réalité 5 milliards en actions, car OpenAI détenait déjà 23% du capital. Si cette somme est astronomique pour une société très secrète qui ne dispose encore d’aucun produit, elle illustre les convictions de Sam Altman, le patron du concepteur de ChatGPT, déjà impliqué dans le projet, qui estime que l’IA va provoquer un changement radical des usages, des smartphones vers de nouvelles plateformes.
Échec de l’AI Pin – Sam Altman n’est pas le seul à prédire la fin des smartphones. Mark Zuckerberg a ainsi investi des dizaines de milliards de dollars dans le metaverse, un monde virtuel sur lequel les gens devaient se connecter avec des casques de réalité virtuelle ou des lunettes de réalité augmentée. Sa vision ne s’est jamais matérialisée, mais l’essor de l’IA lui ouvre de nouvelles possibilités. Moins convaincu, Apple a tout de même lancé le Vision Pro, associé au concept d’informatique “spatiale”. Google réinvestit aussi dans le domaine. Plusieurs start-up ont parié sur l’IA générative pour définir l’après-smartphone. Sans grand succès. Après avoir levé 230 millions de dollars, Humane n’a pas convaincu avec son AI PIn, qui a été un immense flop commercial. Elle a depuis été avalée par HP. Star éphémère du CES, le Rabbit R1 est tombé dans l’anonymat.
Écouteurs et lunettes – Malgré ces deux échecs, Jony Ive reste confiant. “Les produits que nous utilisons pour accéder à des technologies inimaginables datent de plusieurs décennies, explique-t-il dans une vidéo publiée par OpenAI. Il est donc tout simplement logique de se dire qu’il doit forcément exister quelque chose au-delà de ces terminaux hérités du passé”. L’ancien d’Apple, qui a quitté le groupe de Cupertino en 2019 pour lancer son propre studio de design, ne fournit cependant aucune indication sur ses travaux. Selon le Wall Street Journal, io a conçu plusieurs prototypes, dont des écouteurs et un “appareil avec des caméras” – peut-être des lunettes connectées, devenues tendance grâce à l’IA. “Jony m’a récemment donné l’un des prototypes de l’appareil. Je pense que c’est l’objet le plus incroyable que le monde ait jamais vu”, assure Sam Altman
Lancement en 2026 ? – Les deux hommes ont commencé à discuter de l’après-smartphone à l’ère de l’IA générative il y a deux ans. “Cette technologie mérite tellement mieux”, assure Sam Altman. La start-up io a été lancée en toute discrétion l’an passé par Jony Ive et d’autres anciens d’Apple. Son existence n’avait jusque-là jamais été officiellement confirmée. En décembre dernier, OpenAI est entré dans son capital. Mais pas Sam Altman. Le fonds Emerson Collective fait aussi partie des investisseurs. Celui-ci est dirigé par… Laurene Powell Jobs, la veuve de l’ancien patron d’Apple. L’entreprise avait déjà recruté une équipe de 55 employés, notamment des ingénieurs hardware et software. Chez OpenAI, leur mission sera de concevoir “une famille de terminaux” pensés pour l’IA, explique Sam Altman. Rendez-vous est déjà donné pour “l’an prochain”.
Pour aller plus loin:
– Grâce à l’IA, les lunettes connectées deviennent tendance
– Démarrage raté pour l’AI Pin, la broche d’IA qui doit remplacer les smartphones
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Google accélère sa transformation vers l'IA générative
Bousculé par les offensives d’OpenAI et par les ambitions de Perplexity, Google veut reprendre la main. Mardi, au cours de sa conférence annuelle I/O, le géant américain a dévoilé une nouvelle fonctionnalité, baptisée “AI mode”, similaire à ce que proposent les chatbots d’intelligence artificielle générative. “Une réinvention totale de la recherche”, promet Sundar Pichai, son directeur général, qui souligne que les internautes souhaitent désormais poser “des questions plus longues et plus complexes” que les requêtes traditionnelles sur Google. Cette option commence déjà à être déployée aux États-Unis pour tous les utilisateurs. La société ne communique pas sur une date de lancement en Europe. Mais celui-ci ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, en partie à cause des contraintes liées au Règlement général sur la protection des données.
Google accélère – Pris de court par le spectaculaire succès de ChatGPT, Google a rapidement réagi, notamment en lançant un chatbot rival – d’abord baptisé Bard, puis renommé Gemini. Le groupe a cependant pris son temps pour intégrer cette technologie au sein de son produit vedette. Il appuie maintenant sur l’accélérateur. L’an passé, il a lancé une première fonctionnalité d’IA, le module “AI overviews” – dont la disponibilité vient d’être élargie à plus de 200 pays, mais toujours pas à la France à cause “d’incertitudes juridiques”. Désormais, un texte structuré, citant plusieurs sources, est affiché en haut de la page de résultats pour certaines requêtes, au-dessus des traditionnels liens et extraits de site. “En seulement un an, la façon dont les gens utilisent la recherche a profondément évolué”, assure Liz Reid, la patronne de Google Search.
Gemini sur Google – “AI mode” représente le “niveau supérieur”, explique la responsable. La fonctionnalité, alimentée par le dernier modèle de langage maison, amène l’expérience Gemini directement sur Google. Plus besoin de jongler entre le moteur de recherche et un chatbot, selon les besoins. Les internautes peuvent désormais accéder au pouvoir de l’IA en cliquant sur une icône ajoutée à la barre de recherche sur la page d’accueil, ou en cliquant sur un onglet dédié sur la page de résultats. Comme sur un chatbot, ils peuvent interagir avec Google pour demander des précisions. Les réponses peuvent être personnalisées en fonction des précédentes interactions ou d’informations contenues dans les autres services, comme Gmail. Les utilisateurs peuvent aussi demander à un agent d’IA d’effectuer des actions, comme acheter un produit ou réserver un restaurant.
“Un avant-goût” – Avec “AI mode”, Google réplique aux dernières avancées d’OpenAI. En novembre, la start-up a intégré une nouvelle fonctionnalité de recherche directement dans ChatGPT. Dans le même temps, Perplexity AI négocie une levée de fonds de 500 millions de dollars, pour poursuivre son développement. Pour le moment, l’IA générative n’a pas encore eu un impact majeur sur l’activité du groupe de Mountain View. Mais la transformation en cours des usages pourrait rebattre les cartes sur un secteur qu’il domine largement. Face à ses concurrents, il peut compter sur l’immense audience de son site, de très loin le plus visité au monde. Google promet aussi de ne pas ralentir. “AI mode n’est qu’un avant-goût de ce qui arrive, assure Liz Reid. Avec le temps, de nombreuses capacités d’IA seront intégrées directement à l’expérience de recherche”.
Pour aller plus loin:
– Apple étudie “activement” des alternatives à Google
– Pourquoi la fonctionnalité d’IA de Google multiplie les erreurs
Apple fait marche arrière, Fortnite de retour sur iOS
L’avertissement de la justice américaine aura suffi à faire plier Apple. Mardi, le groupe à la pomme a finalement validé le retour de Fortnite sur l’App Store aux États-Unis, cinq ans après son bannissement. La semaine dernière, il avait pourtant assuré que rien ne changerait jusqu’à la fin du conflit judiciaire qui l’oppose à Epic Games, l’éditeur du populaire jeu vidéo. Ce dernier avait alors immédiatement déposé un recours en justice. Lundi, la juge chargée de l’affaire, déjà lassée de l’attitude jusqu’au-boutiste d’Apple, avait suivi son argumentaire, laissant moins de dix jours au concepteur de l’iPhone pour se mettre en conformité. La victoire est double pour Epic. Non seulement Fortnite caracole en tête des applications les plus téléchargées aux États-Unis, mais l’éditeur ne va aussi plus verser le moindre centime. Fin avril, la justice a en effet imposé des changements majeurs à Apple, permettant aux développeurs d’applications de rediriger librement leurs utilisateurs vers des sites Internet pour effectuer des achats, sans payer de commissions.
Pour aller plus loin:
– Comment Tim Sweeney a vaincu Apple et Google
– Comment Epic veut capitaliser sur sa victoire judiciaire contre Apple
Crédit photos: Flickr / Mathieu Thouvenin – Google