Le parfait alibi d'Apple
Et aussi: Temu dans le collimateur de Bruxelles - Intel veut s'affranchir de TSMC
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Après une opération de communication, Apple lancera bien ses fonctionnalités d’IA en Europe
Faut-il croire à une simple coïncidence ? La semaine dernière, Apple a indiqué que le lancement en Europe de ses nouvelles fonctionnalités d’intelligence artificielle, officiellement repoussé en raison de la réglementation, aura finalement lieu en avril. Une date qui correspond à la disponibilité du service en français, allemand, espagnol ou encore italien, les principales langues du continent. Le groupe à la pomme assure avoir trouvé une “solution” pour respecter le Digital Markets Act européen, une réglementation qui vise à renforcer la concurrence dans le numérique. Mais il pourrait aussi s’agir d’une opération de communication – réussie à en croire les réactions de certains adeptes de la marque –, pour prendre à témoin l’opinion publique contre ce texte qu’il n’a cessé de sévèrement critiquer. Tout en masquant son retard technologique.
Interopérabilité – Pour ne pas rater la vague de l’IA générative, la société de Cupertino a présenté en juin les premières intégrations de cette technologie, baptisées Apple Intelligence. Ces nouveaux outils ont été officiellement lancés fin octobre sur iPhone, iPad et Mac. Mais une partie des fonctionnalités promises ne sont pas encore disponibles. Et les autres ne le sont qu’en “anglais américain”, obligeant les utilisateurs qui souhaitent s’en servir à changer la langue de leur appareil. Au sein de l’Union européenne, l’accès est en revanche entièrement bloqué. Selon Apple, cela s’explique par les incertitudes liées au DMA, en particulier sur les obligations d’interopérabilité. Celles-ci pourraient “compromettre l’intégrité de (ses) produits” et faire peser “des risques sur la sécurité des données et la vie privée des utilisateurs”.
Quelles incertitudes ? – Les justifications d’Apple peuvent laisser sceptique. Certes, le géant américain fait bien partie des sept “contrôleurs d’accès” définis par Bruxelles, qui doivent respecter de nouvelles obligations dans le cadre du DMA. Mais aucune de ses nouvelles fonctionnalités d’IA ne semble être contraire à la législation européenne. D’ailleurs, Apple refuse d’indiquer si des outils ne seront pas disponibles en Europe. Et le nouveau Siri, dopé à l’IA, parfois cité comme raison du report du lancement européen, sera bien accessible sur le continent. En admettant que le groupe avait des incertitudes – des incertitudes que ses responsables n’ont jamais souhaité exposer publiquement –, pourquoi ne pas avoir lancé seulement les outils de retouche photo ou d’aide à la rédaction, qui ne posent eux aucun problème ?
Un alibi ? – Surtout, une disposition du DMA permet aux “contrôleurs d’accès” de discuter avec la Commission européenne avant le lancement d’un nouveau produit. Apple aurait pu le faire avant la présentation ou le déploiement d’Apple Intelligence. La société s’est déjà montrée bien plus procédurière face à Bruxelles. Au printemps, elle s’est, par exemple, battue pour exclure iMessage du champ d’application du DMA, évitant ainsi de le rendre compatible avec d’autres messageries. Et si elle a bien trouvé une “solution”, comme elle l’explique, pourquoi attendre six mois de plus pour rendre accessibles ces fonctionnalités en anglais ? Autant d’éléments qui semblent accréditer la thèse d’une revanche facile envers le DMA, alors qu’Apple n’était de toute façon pas prêt pour un véritable lancement grand public en Europe. Le parfait alibi.
Pour aller plus loin:
– Avec ses nouveaux iPhone, Apple teste l’appétit pour les smartphones “Gen AI”
– Bruxelles accentue la pression sur Apple dans le cadre du DMA
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Pourquoi Temu se retrouve dans le collimateur de Bruxelles
L’étau se resserre autour de Temu. La semaine dernière, la Commission européenne a en effet ouvert une procédure formelle contre la plateforme chinoise de shopping à prix cassés. Celle-ci devra déterminer si cette dernière respecte bien le Digital Services Act européen, officiellement entré en vigueur l’été dernier. En cas d’infraction, la société risque une amende pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre mondial. Elle pourrait aussi se voir imposer des mesures correctives. Avant potentiellement d’être interdite sur le continent. Deux éléments seront particulièrement étudiés par les services bruxellois. D’abord, la vente de produits illégaux, contre laquelle des mesures doivent être prises. Ensuite, les mécanismes addictifs, qui pourraient avoir des “conséquences négatives sur le bien-être physique et mental des utilisateurs”.
Dépenses publicitaires – Lancé en 2022 aux États-Unis, Temu a débarqué en Europe l’an passé. Avec succès: elle vient d’y dépasser la barre des 75 millions d’utilisateurs actifs mensuels. La filiale du groupe chinois Pinduoduo reprend le principe du cross-border: les produits, vendus par des marchands tiers, sont expédiés directement depuis des entrepôts chinois. Cela permet de limiter les coûts, mais se traduit aussi par des délais de livraison rallongés. Son succès repose sur trois piliers. D’abord, un immense catalogue de vêtements, ustensiles de cuisine ou accessoires électroniques à petits prix. Ensuite, d’importantes dépenses publicitaires. Et enfin, la gamification, qui a fait ses preuves sur Pinduoduo: l’application propose des mini-jeux pour gagner des bons de réduction, notamment en invitant des amis à s’inscrire.
Laxisme – Déjà soumis aux règles les moins sévères du DSA, appelées les “obligations générales”, Temu doit aussi respecter de nouvelles obligations depuis fin septembre, suite à sa désignation au printemps comme “très grande plateforme”. En particulier, l’e-marchand doit mettre en place des “mesures d’atténuation” pour limiter les risques de vente de contrefaçons, de produits réglementés, de produits dangereux ou qui ne respectent pas les normes européennes. Autant d’articles présents en nombre dans son immense catalogue, selon plusieurs études et articles de presse. Bruxelles indique notamment vouloir examiner les mécanismes permettant d’empêcher la “réapparition” de produits illicites ou de vendeurs ne respectant pas les règles. Autrement dit: la Commission demande à Temu de mettre un terme à sa politique trop laxiste.
Dark patterns – La Commission veut aussi étudier l’impact des mini-jeux, qui pourraient alimenter des comportements addictifs. Elle rappelle aussi à la société qu’elle doit proposer une version dépourvue d’un système de recommandation basé sur le profil des acheteurs. Et aussi permettre aux chercheurs d’accéder à ses données. En revanche, la procédure formelle ouverte contre Temu ne mentionne plus deux autres éléments, qui figuraient dans la demande d’informations envoyée début octobre. D’une part, la traçabilité des vendeurs, avec l’obligation de communiquer leurs adresses et numéros de téléphone. D’autre part, l’utilisation d’interfaces trompeuses (dark patterns), comme de faux compteurs de temps ou de prétendus stocks limités. Ces deux éléments font cependant l’objet d’une plainte du Bureau européen des unions de consommateurs.
Pour aller plus loin:
– Temu et Shein menacés de perdre leur exemption douanière
– Bousculé sur les prix, Amazon reprend les recettes de Shein et Temu
Intel veut s’affranchir de TSMC pour produire ses prochains processeurs
Pat Gelsinger le promet: les prochains processeurs d’Intel, qui seront lancés l’année prochaine, ne seront plus intégralement fabriqués par TSMC. Mais principalement en interne. Pour y parvenir, le patron du groupe de Santa Clara mise sur une nouvelle technique de gravure, baptisée 18A. En développement depuis des années, celle-ci doit lui permettre de combler le retard technologique accumulé dans les gravures les plus fines. Historiquement, Intel reposait sur un modèle d’intégration verticale, produisant les processeurs qu’il avait lui-même conçus avec sa propre architecture x86. Depuis trois ans cependant, ce modèle a volé en éclats. Pour rester compétitif, le groupe a dû se résoudre à faire comme les autres: sous-traiter la production au fondeur taïwanais. En rapatriant la production en interne, il espère désormais augmenter ses marges. Et aussi doper sa nouvelle activité de fonderie (fabrication de puces conçues par d’autres), au cœur du projet de relance de Pat Gelsinger. Mais qui peine encore à décoller et qui accumule de lourdes pertes.
Pour aller plus loin:
– Après l’échec de son plan de relance, Intel va lancer un plan de sauvetage
– En difficultés, Intel aiguise l’appétit de Qualcomm
Crédit photos: Apple - Temu