Apple touche au but sur la 5G
Et aussi: TikTok toujours plus menacé – 200 dollars par mois pour ChatGPT
Apple va commencer à déployer ses puces 5G en 2025
Apple touche au but. Après plusieurs années de retard, le groupe à la pomme va enfin commencer à s’émanciper de Qualcomm. Selon l’agence Bloomberg, il se prépare en effet à déployer son propre modem 5G l’an prochain. Celui-ci sera d’abord intégré au futur iPhone SE, son modèle d’entrée de gamme, et aux iPad premiers prix. L’arrivée au sein des modèles premium est espérée pour l’automne 2026, avec la gamme d’iPhone 18. Elle se poursuivra l’année suivante avec les iPad les plus puissants. Cette montée en puissance doit coïncider avec le lancement d’une deuxième puis d’une troisième génération de puces réseau, capables de rivaliser puis de dépasser celles de Qualcomm. Apple parie sur une intégration renforcée avec le processeur mobile, devant permettre, sur le papier, de limiter la consommation d’énergie et d’améliorer la connectivité.
Composant essentiel – Les puces réseau sont un élément primordial des smartphones, leur permettant de se connecter au réseau mobile. Et donc de téléphoner et de naviguer sur Internet. Leur conception est particulièrement complexe. Elles doivent notamment fonctionner avec la multitude de fréquences radio et d’équipements utilisés par les différents opérateurs. Et être capables de basculer instantanément entre la 3G, la 4G et la 5G. À ce petit jeu, Qualcomm est reconnu comme le meilleur. Et encore plus sur la 5G. Ses puces équipent donc la majorité des smartphones, dont les iPhone. À cause des retards de développement de son modem maison, Apple a été contraint de renouveler l’an passé son accord commercial avec le groupe de San Diego – dont le montant est estimé à plus de sept milliards de dollars par an. Celui-ci arrive à échéance fin 2026.
Conflit avec Qualcomm – Cela fait des années qu’Apple souhaite s’émanciper des puces réseau de Qualcomm, dénonçant des redevances jugées excessives et multipliant les procédures judiciaires à partir de 2017. Pour y parvenir, la société de Cupertino a d’abord parié sur Intel. Mais le fabricant de semi-conducteurs n’a pas été en mesure de concevoir une puce 5G à temps, obligeant Apple à abandonner, en 2019, les poursuites contre Qualcomm. Et à lui racheter des puces, afin de ne pas laisser le champ libre à Samsung dans la 5G. C’est à ce moment-là que ses dirigeants ont décidé de travailler sur leur propre puce réseau, rachetant la division 5G d’Intel pour un milliard de dollars et débauchant des responsables de Qualcomm. Depuis, le projet s’est notamment heurté à des problèmes de surchauffe et de consommation énergétique.
Pas que les puces 5G – Les efforts d’Apple s’inscrivent dans une stratégie d’internalisation lancée en 2010 avec la conception d’un processeur maison, basé sur l’infrastructure Arm, dont les évolutions équipent tous les iPhone et iPad. En 2020, la société a remplacé les microprocesseurs d’Intel dans ses ordinateurs Mac. Elle souhaite aussi concevoir ses propres puces Wifi et Bluetooth, actuellement produites par Broadcom. Cette évolution doit permettre à Apple d’innover à son rythme et dans les domaines jugés prioritaires, sans être dépendant des avancées technologiques de ses fournisseurs. Et ainsi de différencier encore plus ses produits de la concurrence, mettant régulièrement en avant ses gains de puissance ou d’autonomie. À terme, malgré de lourds investissements, le groupe peut aussi espérer réaliser des économies.
Pour aller plus loin:
– Pourquoi Apple veut s’émanciper de ses fournisseurs
– En difficultés, Intel aiguise l’appétit de Qualcomm
Aux États-Unis, l'avenir de TikTok ne tient plus qu'à un fil
L’étau se resserre dangereusement autour de TikTok aux États-Unis. La semaine dernière, la justice a débouté la plateforme de courtes vidéos, qui contestait une loi lui imposant de vendre ses activités américaines, sous peine d’être bannie des boutiques d’applications. Les trois juges ont estimé que cette obligation se justifiait par des impératifs de sécurité nationale. Et donc qu’elle ne violait pas le premier amendement de la constitution, qui protège la liberté d’expression. TikTok promet de poursuivre le combat, probablement en saisissant la Cour suprême. La filiale du groupe chinois ByteDance a déjà demandé une injonction pour suspendre l’application du texte. En cas d’échec, son avenir aux États-Unis ne tiendrait alors plus qu’au bon vouloir de Donald Trump, qui s’est dit opposé à cette loi pendant sa campagne présidentielle.
Banni des app stores ? – Adoptée en avril après une habile manœuvre parlementaire, la législation demande à ByteDance de se séparer, au moins, de la branche américaine de TikTok avant le 19 janvier – avec la possibilité d’une rallonge de trois mois afin de finaliser des négociations en cours. Cette date n’a pas été choisie au hasard: elle correspond au dernier jour au pouvoir de l’administration Biden. Ce texte, qui fait suite à plusieurs tentatives ratées, a été soutenu par une majorité des élus démocrates et républicains. Ces derniers estiment que l’application représente un risque pour les États-Unis, permettant à Pékin de collecter massivement des données ou d’influencer l’opinion publique en donnant davantage de visibilité à certains contenus. Le gouvernement américain n’a cependant jamais rendu publique la moindre preuve concrète.
Quelle position de Trump ? – Pour sa défense, la société souligne que sa maison mère est majoritairement détenue par des investisseurs internationaux. Elle met également en avant son projet Texas, qui vise à stocker les données des utilisateurs américains aux États-Unis sur des serveurs d’Oracle. Mais celui-ci n’avance plus, bloqué par les doutes du département de la Justice et du FBI sur son efficacité réelle. Ces arguments seront répétés devant la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays. Sans aucune garantie. Même chose avec Donald Trump. Certes, le futur président s’est prononcé contre une interdiction de TikTok, estimant que cela renforcerait Meta, qu’il considère comme le “véritable ennemi”. Certes, un de ses principaux donateurs est actionnaire de ByteDance. Mais rien ne garantit qu’il n’a pas changé d’avis.
Vente difficile – Cette incertitude est renforcée par la nomination au sein de sa future administration de personnalités opposées à TikTok. En outre, il est peu probable que Donald Trump puisse rassembler assez de votes au Congrès pour abroger le texte. Tout juste pourra-t-il demander au département de la Justice de ne pas l’appliquer, ouvrant la voie à des procédures judiciaires. Pour éviter une interdiction, la société pourrait donc être forcée d’envisager une vente de sa branche américaine. Voire de toutes ses activités, comme envisagé en 2020. Une cession apparaît difficile compte tenu du montant – potentiellement plus de 100 milliards de dollars. D’autant que les autorités de la concurrence bloqueront un rachat par un grand groupe technologique. Une introduction en Bourse serait plus facile à mener… mais pas dans les délais impartis.
Pour aller plus loin:
– Comment un milliardaire américain a sauvé TikTok
– ByteDance, la maison mère de TikTok, rattrape Meta
ChatGPT lance un abonnement à 200 dollars par mois
Les rumeurs allaient bon train depuis plusieurs mois. OpenAI les a confirmées. La semaine derniere, le concepteur de ChatGPT a officialisé le lancement d’un nouvel abonnement payant pour son chatbot vedette. Son prix: 200 dollars par mois. Il offre non seulement un “accès illimité” aux différents modèles d’intelligence artificielle générative de la start-up. Mais il permet aussi d’utiliser une version survitaminée de son dernier modèle o1. Présenté en septembre, celui-ci concrétise une nouvelle façon de penser l’IA, cherchant à reproduire le raisonnement humain pour résoudre des problèmes plus complexes, sur lesquelles pouvaient buter ses prédécesseurs. Le lancement de ce nouvel abonnement s’inscrit dans une volonté de trouver des relais de croissance supplémentaires. Il s’agit ici de mieux monétiser les utilisateurs les plus actifs, partant du principe que leur utilisation de ChatGPT leur “rapporte” plus de 200 dollars par mois. Malgré un bond spectaculaire de son chiffre d’affaires, OpenAI continue d’afficher de très lourdes pertes. C’est pour cela qu’elle réfléchit aussi à ajouter des publicités sur la version payante de son chatbot vedette.
Pour aller plus loin:
– Pourquoi OpenAI réfléchit à ajouter des publicités sur ChatGPT
– Pourquoi les coûts de l’IA menacent de freiner son adoption
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