Un deuxième "moment Deepseek" dans l'IA ?
Et aussi: Apple repousse le nouveau Siri – DeepSeek interdit aux États-Unis ?
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Avec son agent d'IA Manus, une start-up chinoise devance les géants américains
“L’outil IA le plus impressionnant que j’ai jamais essayé”. Victor Mustar, responsable produit de la bibliothèque de modèles Hugging Face, s’est joint ce week-end au concert de louanges envers Manus AI. Dévoilé la semaine dernière dans une courte vidéo, il ne s’agit pas d’un simple chatbot. Mais d’un véritable agent d’intelligence artificielle générative, capable, sur le papier, de planifier et d’exécuter des tâches complexes sans supervision humaine. Une première alors que le secteur commence, à peine, à basculer dans cette direction. Les plus enthousiastes n’hésitent pas à évoquer un deuxième “moment DeepSeek”, en référence à la start-up chinoise éponyme qui a bousculé les certitudes fin janvier en concevant un modèle très performant sans utiliser d’importantes ressources informatiques. D’autres y voient même une étape encore plus importante.
Ambitions internationales – Comme DeepSeek, Manus a été développé en Chine, illustrant la force de l’écosystème local malgré les sévères restrictions imposées par Washington sur les exportations de GPU dédiés à l’IA. Officiellement, son concepteur s’appelle Butterfly Effect. Sur son site Internet, celui-ci explique être basé à Singapour. Dans les faits, il s’agit d’une entité légale cachant une start-up chinoise appelée Monica. Cette petite dissimulation s’explique par une volonté de conquérir les marchés internationaux, une ambition affichée l’an passé par son fondateur Xiao Hong. En témoigne un site déjà traduit dans dix langues. Et une vidéo de présentation “à l’américaine” entièrement en anglais. Selon la presse chinoise, ses dirigeants ont repoussé début 2024 une offre de rachat de 30 millions de dollars émise par ByteDance, la maison mère de TikTok.
“Prochain paradigme” – Manus prend la forme d’un chatbot pouvant remplir automatiquement plusieurs tâches différentes pour répondre à une requête. L’utilisateur n’a ainsi plus besoin de guider l’IA, en lui demandant de les réaliser une par une. Dans un exemple, l’outil recherche un appartement dans un quartier de New York correspondant à plusieurs critères (criminalité, proximité d’un collège…). Dans un autre, il analyse quinze CV pour classer les candidats selon différents critères. Manus est “le prochain paradigme de la collaboration entre l’homme et la machine”, prédit déjà Yichao Ji, responsable de la recherche sur le projet. La start-up revendique de meilleures performances que la fonctionnalité Deep Research lancée en février par OpenAI. Mais les premiers retours des utilisateurs ayant pu accéder à la version bêta sont plus mitigés.
Agents multiples – Manus ne se distingue pas par ses modèles d’IA. Et pour cause: l’outil utilise des modèles externes, comme Claude, conçu par la start-up américaine Anthropic, et Qwen, développé par le géant chinois Alibaba. Son innovation réside dans un système d’agents multiples, capable de découper une requête en plusieurs tâches réparties entre différentes IA spécialisées. Cette avancée constitue une première étape vers le développement d’une IA agentique, promise ces derniers mois par les géants du secteur alors que les chatbots peinent encore à s’imposer dans les entreprises. Ces agents seraient capables d’automatiser certaines tâches complexes sans intervention humaine. Ils sont considérés comme un immense débouché commercial. À tel point qu’OpenAI envisage, selon The Information, des prix compris entre 2.000 et 20.000 dollars par mois.
Pour aller plus loin:
– DeepSeek, la start-up chinoise qui rebat les cartes de l’IA
– Les États-Unis soupçonnent DeepSeek d’importer illégalement des puces d’IA
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DeepSeek bientôt interdit aux États-Unis ?
Un mois et demi après son lancement en fanfare, DeepSeek risque une interdiction aux États-Unis. Selon l’agence Reuters, l’administration Trump étudie deux scénarios au nom de la sécurité nationale. Le premier consisterait à bannir le chatbot conçu par la start-up chinoise éponyme des terminaux utilisés par le gouvernement américain. Le second, plus large, concernerait l’ensemble des citoyens américains. L’application ne pourrait alors plus être téléchargée depuis l’App Store d’Apple et le Play Store de Google. Et l’utilisation de ses deux modèles de langage sur les grandes plateformes de cloud – en particulier AWS, Microsoft Azure et Google Cloud – serait restreinte. Depuis janvier, de nombreuses agences gouvernementales américaines, comme la NASA et l’US Navy, ont déjà interdit l’utilisation de DeepSeek, mettant en avant les risques liés au transfert de données en Chine. Au Congrès, un projet de loi souhaite aller encore plus loin: bannir toutes les IA chinoises. Lors de son lancement, DeepSeek caracolait en tête des applications les plus téléchargées aux États-Unis. Passé l’effet de curiosité, elle est cependant retombée à la 80eme place sur l’App Store, alors que ChatGPT a récupéré la première position.
Pour aller plus loin:
– DeepSeek, symbole d’un échec du modèle américain dans l’IA
– Comment OpenAI s’adapte aux avancées de DeepSeek
En difficulté dans l'IA, Apple repousse le lancement du nouveau Siri
Neuf mois après sa présentation, le nouveau Siri, dopé à l’intelligence artificielle générative, n’est toujours pas disponible. Son lancement vient même d’être reporté par Apple. Le développement a pris “plus longtemps que nous le pensions”, a reconnu la semaine dernière le groupe de Cupertino, qui évoque désormais un déploiement “au cours de l’année à venir” – sans plus de précision. Si aucune date de sortie n’avait été communiquée, la version enrichie de Siri était initialement attendue en avril. Elle n’arrivera probablement pas avant la prochaine version du système iOS, prévue à l’automne avec les prochains iPhone. Peut-être même pas avant une mise à jour début 2026, alors que la société pourrait décider de repartir de zéro, rapporte l’agence Bloomberg. Les fonctionnalités les plus avancées ne seraient alors pas lancées avant 2027.
Seconde jeunesse – La refonte de Siri doit être au cœur d’Apple Intelligence, de nouvelles fonctionnalités devant faire entrer les appareils à la pomme dans l’ère de l’IA générative. Seulement une partie d’entre elles ont été lancées dans quelques pays. Et elles le seront le mois prochain en Europe. Alimenté par un grand modèle de langage, le pionnier des assistants vocaux, très vite ringardisé faute d’amélioration notable depuis ses débuts en 2011, doit s’offrir une seconde jeunesse. Il doit être capable d’analyser ce qui est affiché sur l’écran et de réaliser des actions sur d’autres applications. Ou encore de trouver des informations pertinentes directement dans un SMS ou un e-mail. Ces nouvelles possibilités ont largement été mises en avant par Apple, notamment dans ses campagnes publicitaires. Problème: elles n’ont en réalité jamais existé.
Propre modèle – Derrière les démonstrations, rien n’était en effet opérationnel. Et depuis des mois, les ingénieurs d’Apple ont bien du mal à concrétiser ses belles promesses. En interne, les progrès n’ont pas convaincu, rapporte Bloomberg. Ces difficultés persistantes illustrent l’immense retard de la société, prise de court par le succès de ChatGPT. Elles posent aussi la question sur la pertinence de sa stratégie. Au lieu de s’associer avec OpenAI ou Google, Apple a en effet choisi de développer son propre modèle de langage. Cela devait lui permettre de mieux contrôler l’expérience utilisateur et d’éviter de rémunérer un partenaire. Mais cela réclame aussi beaucoup plus d’expertise. En outre, Apple a souhaité que le nouveau Siri puisse tourner en local, sans passer par le cloud, limitant ainsi la puissance de calcul à sa disposition.
Pas de super-cycle – La direction prise par Apple diverge de celles de ses rivaux. Pour déployer rapidement de l’IA générative sur ses smartphones, Samsung se repose principalement sur Google, dont les équipes de recherche travaillent depuis des années dans le domaine. Pour lancer la version survitaminée de son assistant vocal Alexa, Amazon s’appuie grandement sur les modèles de la start-up Anthropic, lancée par des anciens d’OpenAI. Le risque pour la marque est de ne jamais rattraper son retard, alors que les autres acteurs avancent toujours à un rythme élevé. Et ainsi de ne pas pouvoir offrir les fonctionnalités d’IA les plus avancées à ses clients. Non seulement, cela pourrait signifier que le super-cycle de remplacement anticipé par certains analystes ne se matérialisera pas. Mais aussi que la position concurrentielle d’Apple sera affaiblie.
Pour aller plus loin:
– Pourquoi les ventes d’iPhone continuent de baisser
– Apple s’associe avec Alibaba pour lancer ses fonctionnalités d’IA en Chine
Crédit photos: Manus – Apple